Jean-Thomas Renaud

Jean-Thomas Renaud

Il y a quatre ans, j’ai rejoint la GARRD après avoir rencontré un différend avec une production et un diffuseur. Ce premier contact m’a convaincu de l’importance de se regrouper, de s’informer collectivement et d’agir ensemble, malgré le caractère souvent individualiste de nos métiers.

Chef opérateur de formation, je suis auteur et réalisateur de documentaires et de films institutionnels depuis plus de vingt ans. Mon parcours m’a conduit à alterner entre le magazine télé et la réalisation de films unitaires, notamment dans les domaines de la découverte et de l’animalier pour ARTE ou Ushuaïa TV. À 57 ans, je crois avoir acquis une vision transversale de nos métiers, mais aussi du monde dans lequel nous évoluons — un monde où l’on passe sans cesse d’un territoire à un autre, d’un milieu social à un écosystème différent. Je considère mon métier comme un artisanat, souvent confronté à une logique industrielle de production.

En tant que membre sortant du Conseil d’administration et du bureau de la GARRD, j’ai pu mesurer l’énergie collective qui anime notre organisation : des personnalités fortes, des débats parfois intenses mais toujours bienveillants, une volonté commune de construire et de défendre la place des auteur·rices-réalisateur·rices de documentaire et de reportage. Cette union, qui n’existait pas avant la création de la GARRD, est aujourd’hui bien réelle — et précieuse.

Je suis témoin, comme beaucoup, de la portée des actions menées par mes camarades : la mise en place d’un accord sur une rémunération minimale pour l’écriture documentaire, la lutte pour la parité, les négociations sur l’EMR, le combat contre les violences au travail (notamment les violences sexistes et sexuelles), ou encore notre représentation auprès des institutions sociales, des chaînes et des syndicats du secteur. La GARRD est désormais une organisation reconnue, écoutée, respectée. Il nous faut continuer à consolider notre base d’adhérents, maintenir notre présence dans les festivals, renforcer nos actions collectives et préserver ces espaces de rencontre — formels ou informels — qui sont le ciment de notre union.

Je préside actuellement à la Commission Transparence de la GARRD, où nous proposons une vision partagée des pratiques financières selon les diffuseurs et les cases, et accompagnons les réals dans la compréhension de leurs droits pour mieux négocier leurs contrats et leurs conditions de travail.

Dans un contexte professionnel incertain, je souhaite poursuivre mon engagement au sein de la GARRD, avec la même énergie et la fierté de participer à cette aventure collective, dans la continuité du travail engagé par celles et ceux qui ont fondé cette organisation essentielle.

Les candidat⋅es